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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 13:42

 

 

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Jean-Michel Courarie, victime d’un cancer du poumon par exposition à l’amiante. © photo bertrand lapègue

 

Publié le 03/04/2014 à 06h00 par Emmanuelle fère


Malade suite à une exposition à l’amiante, ce Bidartar se bat avec l’administration des Armées

Jean-Michel Courarie, 55 ans, n'en peut plus. Ce ne sont pas seulement les suites de son cancer du poumon, causé par l'exposition à l'amiante, qui le minent. Ce qui le ronge, c'est son dossier d'indemnisation après que la maladie professionnelle a été reconnue, en 2012. « On me demande, aujourd'hui, de rembourser des trop-perçus, dont un de 15 781,01 €. Je n'ai produit aucun faux document, rien caché. La faute est celle de l'administration », s'indigne l'ancien ouvrier d'État.


Ce Bidartar a été exposé à l'amiante sur son lieu de travail : de 1982 à 1997, alors qu'il était ouvrier d'État à la Direction des constructions navales de Ruelle (Charente), puis, à partir de 1997, comme mécanicien à la base navale de l'Adour à Bayonne (lire par ailleurs). Nul ne peut préciser si le cancer du poumon a été causé par l'exposition à l'amiante dans l'un ou l'autre des sites, ou les deux. Lorsqu'elles sont inhalées, les fibres d'amiante se fixent sur les tissus et peuvent provoquer une maladie plusieurs décennies plus tard.


En 2011, Jean-Michel Courarie subit le calvaire d'une ablation (lobectomie) du lobe supérieur gauche du poumon, puis de la chimiothérapie. « Lorsque les médecins ont trouvé un nodule de 18 mm, je me suis vu mort », se souvient-il. La maladie professionnelle de cet homme marié, père de famille, est reconnue depuis le 16 janvier 2012 par le service des pensions du ministère de la Défense. La fin du combat ? Non, le début de la « double peine », selon l'épouse du malade. La phase d'indemnisation.


Pendant la période préalable à la reconnaissance de la maladie, l'ouvrier d'État est rémunéré en congé de maladie longue durée. Occupé par son traitement chimiothérapique, il ne se soucie pas de la variation des salaires qu'il perçoit. Mais un jour, le patient reçoit un courrier du ministère de la Défense pointant un trop perçu de 15 781,01 euros et l'obligation de rembourser. « La mutation de rémunération du congé maladie longue, en indemnité journalière de maladie professionnelle, n'a pas été faite correctement », précise le Bidartar.


Décédé selon sa mutuelle

Certes, l'indemnisation du malade suite à l'exposition à l'amiante n'est pas chose aisée, comme le confirme Marc Chapelet, président de l'Association des victimes de l'amiante (FO), qui assiste Jean-Michel Courarie dans ses démarches : à l'arrêt de travail, succède la rente en fonction d'un taux d'incapacité (celui accordé à Jean-Michel Courarie est de 75 %), puis, « tant que la personne n'est pas en état de travailler, elle reçoit des indemnités journalières ».


Mais l'épisode n'est qu'un parmi la liste quasi incalculable d'incidents et de « défauts de procédures » que les époux Courarie déplorent depuis trois ans. Le plus terrible étant peut-être le jour où, son pharmacien a avoué, gêné, au malade, qu'il avait été déclaré décédé par sa mutuelle. Un tel maelström administratif que Jean-Michel, épuisé, se demande s'il ne s'agit pas d'un acharnement pour le faire renoncer. Car à l'heure qu'il est, Jean-Michel Courarie est sommé de rembourser deux « trop-perçus », pour une somme et selon un échéancier qui n'ont pas été communiqués. Le couple a déposé deux recours auprès du tribunal administratif de Pau, qui sont en attente d'être examinés. Prochainement, il devrait remplir de nouveau un dossier de demande d'allocation de cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante, pour être placé en préretraite, comme le permet la loi.


Le premier dossier de préretraite vient d'être refusé, car Jean-Michel Courarie s'était permis, par écrit quelques commentaires et réserves, relatifs à son parcours du combattant.

 


 

Source : http://www.sudouest.fr/2014/04/03/comme-une-double-peinela-base-navale-1514171-4018.php

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