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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 16:16

 

 

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Le long du tracé des travaux de la Ligne à grande vitesse, les riverains craignent les conséquences des explosions sur leurs maisons. Le constructeur tente de les rassurer. Xavier Boucher, responsable des tirs, détaille ici le fonctionnement d’une mine aux riverains de Linars, en Charente. (photo Tadeusz Kluba/« so »)


Le long du tracé des travaux de la LGV, les riverains craignent les conséquences des explosions sur leurs maisons. Le constructeur tente de les rassurer.


Publié le 12/04/2013 à 06h00 | Mise à jour : 12/04/2013 à 09h01
Par
aude boilley  

 

Les travaux de construction de la future ligne à grande vitesse (LGV) avancent à grands pas en Charente. Mais les coups d’explosifs facilitant le travail des pelles mécaniques inquiètent les riverains. Depuis le début des travaux, 250 tirs ont eu lieu sur le tracé. Cet été, ce sera au tour de la Dordogne et de la Gironde d’être minées.


Tout le long du chantier, les crispations apparaissent en même temps que les fissures sur les murs ou les carrelages. Dans le Sud-Charente, Cosea, le constructeur de la ligne, et Lisea, le concessionnaire, ont désamorcé les tensions en multipliant les réunions publiques. Un peu plus au nord, aux alentours d’Angoulême, les équipes locales ont mis en place des journées d’information sur les vibrations dues aux tirs de mines ou au passage des compacteurs.


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 Plus rapide qu’au brise-roche  

L’occasion pour Jean-Jacques Leblond, expert au centre d’études techniques de Lyon, organisme du réseau scientifique et technique du ministère de l’Écologie et des Transports, de rappeler l’intérêt des tirs. « Une tonne d’explosifs permet de fragmenter 2 500 mètres cubes de rocher en trois secondes. Avec un brise-roche, il faudrait 250 heures. Les tirs permettent donc de faire des économies et de limiter les nuisances sonores. »


En ce mardi matin, riverains et personnel de la filiale de Vinci assistent à un tir. Après les trois coups de sirène censés prévenir les riverains - mais souvent inaudibles à cause du vent -, place à la mise à feu. Dans un crépitement, le sol se soulève à peine, les trous explosent successivement pour « limiter les vibrations sur les maisons ».


Auparavant, Xavier Boucher, responsable des tirs sur toute la ligne, et Jean-Jacques Leblond sont allés poser des sismographes chez des riverains volontaires. Sur les quatre appareils, deux n’ont pas détecté les tirs. Sur les autres, les valeurs enregistrées sont largement inférieures aux recommandations ministérielles. Autre enseignement, le parquet du salon vibre plus que les fondations. « On ressent les vibrations à l’intérieur, pas à l’extérieur. Elles se transmettent en fonction de la nature des matériaux et de l’état de la maison, qui bouge au maximum de 0,3 mm », détaille Jean-Jacques Leblond.


Mais, plus que les explications techniques, ce qui intéresse surtout les habitants, c’est de pouvoir faire part de l’état de leur sous-sol et du carrelage de leur salle de bains. Ils sont plusieurs à avoir noté des fissures depuis les premiers tirs ou le passage des compacteurs.


Un riverain est furieux. Depuis le passage du compacteur pour faire un chemin, des chutes de plâtre ont fait apparaître les briques sur ses murs, et des fissures se sont agrandies. Il a demandé une expertise à son assurance… qui a finalement classé le dossier. « On me dit de faire venir un huissier. Vous fichez le bazar chez moi et c’est moi qui dois payer 380 euros pour faire venir l’huissier, avant et après les travaux ! Ma maison, c’est une vie de travail. Je ne viens pas vous embêter sur votre chantier, ne venez pas m’embêter chez moi ! », tempête-t-il, dossier en main.


Pas un tremblement de terre  

Une voisine réagit : « Chez moi, ça se fend de partout, il y a quand même quelque chose ! », tonne-t-elle. Un autre est moins catégorique. « La semaine dernière, ma femme était dans la maison et a cru que la chaudière avait explosé. Moi, du jardin, je n’ai rien entendu », relate Jacques Paulhiac. Jean-Jacques Leblond tente une explication : « Les dommages vont se localiser sur les points faibles de la maison, les conséquences sont les mêmes qu’en période de sécheresse ou de chocs thermiques. Il est difficile de constater la cause principale des dommages. » Pour limiter les recours, Cosea et Lisea ont déterminé un périmètre de 200 mètres dans lequel les habitations sont surveillées. Un expert passe avant et après les travaux. Pour les autres, c’est au cas par cas avec les assurances des particuliers. Aucune visite préalable n’est prévue, sauf à débourser les frais d’huissier.


« Pour l’instant, on a du mal à mettre en corrélation travaux et fissures. Il ne faut pas négliger l’impact psychologique. Il suffit qu’un riverain remarque des fissures, qu’il en parle à ses voisins qui à leur tour notent des fissures à côté desquelles ils passaient sans rien voir… », estime Pascal Retornaz, responsable du secteur Linars-Xambes (24 kilomètres). Pour l’heure, sur ce secteur, 60 personnes ont saisi le coordinateur des travaux. Trois dossiers sont entre les mains des assurances.


À la fin de la journée d’information, Jacky, un habitant de Linars, est soulagé, il a enfin une explication à donner à ce qu’il croyait être un tremblement de terre. « Personne ne nous a prévenus, c’est dommage, on pourrait se préparer aux tirs. » De son côté, le constructeur assure prévenir systématiquement les mairies et rappelle que son site Internet annonce les tirs de mine. « Écrire qu’il y aura des tirs de mine, entre midi et 14 heures, pendant un an, c’est léger. On n’a pas le choix. On doit vivre avec. Mais ce que je redoute surtout, c’est le passage des compacteurs ; là, ce sera pendant huit heures par jour, pas trois secondes… », anticipe un autre riverain.

 

www.lgv-sea-tours-bordeaux.fr

 


Source : http://www.sudouest.fr/2013/04/12/lgv-des-tirs-de-mines-qui-inquietent-1022890-731.php

 

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