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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 09:05

 

 

Mugitu -3

Photo Mugitu!

 

 

Appel du mouvement MUGITU! à publier des communiqués, notes ou lettres de solidarité envers les opposants à la LGV qui ont été déclarés coupables par la justice pour avoir entarté la présidente de Navarre Yolanda Barcina

 

            Nous représentons le mouvement de désobéissance à la LGV du Pays Basque et nous nous adressons à tous les collectifs et à toutes les personnes souscrivant au principe de désobéissance civile comme forme de lutte afin de lancer un appel à exprimer votre solidarité et votre soutien aux trois opposants à la LGV qui sont accusés par l'Audiencia Nacional espagnole d'avoir entarté la présidente de Navarre Yolanda Barcina le 27 octobre dernier à Toulouse pour manifester leur opposition à la LGV. L'entartage qui, en n'importe quel pays de notre entourage, ne représente rien de plus qu'un geste humoristique de protestation n'ayant guère de conséquences légales, dans notre cas, au contraire, est l'objet d'une criminalisation politique et médiatique qui frise le ridicule : tant et si bien que les trois personnes à l'origine de la protestation encourent des peines de prison, car elles ont été accusées sous le chef d'accusation d'« attentat » à l'autorité à l'Audiencia Nacional de Madrid, le tribunal d'exception qui, dans l'Etat espagnol, s'occupe des délits qualifiés de « terrorisme » et devant lequel ils devront faire une déclaration le 16 novembre prochain.

            Pour cette raison, nous voulons vous inciter à exprimer votre solidarité envers les accusés en publiant un communiqué, une brève note de presse ou une carte de soutien afin de dénoncer la manipulation et la criminalisation politique, votre rejet de la LGV et votre appui au mouvement de désobéissance ; c'est-à-dire, de dénoncer l'esprit clairement manipulateur et criminalisant du processus impulsé par le Gouvernement de Navarre et défendre la désobéissance civile comme forme de lutte face à l'imposition des grandes infrastructures entraînant de graves impacts écologiques, économiques et sociaux, comme c'est le cas avec la LGV dans notre pays.

            L'appel se situe dans le cadre des initiatives de soutien et de solidarité aux accusés qui, dans une assemblée ayant eu lieu le dimanche 6 novembre dernier à Pampelune, ont décidé de mener à bien leurs actions sous le mot d'ordre : « Moi aussi je le ferais ! STOP A LA LGV : Désobéissance ! »

            En comptant sur votre solidarité, nous vous invitons également à diffuser cet appel autour de vous et vous demandons d'envoyer n'importe quelle manifestation de soutien qui sera rendue publique à l'adresse suivante. Merci beaucoup...

 

Mouvement MUGITU !

@mail : mugituaht@gmail.com 

Téléphone : (0034)654480589

http://mugitu.blogspot.com/ 

 

 

 

Récit des événements qui se sont déroulés entre l'entartage anti-TGV de Toulouse et le transfert du cas à l'Audiencia Nacional espagnole :

            Le mouvement de désobéissance à la LGV Mugitu – en lutte contre l'imposition du « Y basque » et du « couloir navarrais de Haute Vitesse » -, avec l'appui du mouvement occitan Libertat, a réalisé le 27 octobre dernier une action de protestation qui a consisté à interrompre le 29ème conseil plénier de la CTP (Communauté de Travail des Pyrénées) qui avait lieu dans la ville de Toulouse et à entarter (à l'aide de trois tartes à la meringue) la présidente de la Communauté Forale de Navarre, Yolanda Barcina, avec comme objectif de dénoncer l'imposition de la LGV dans notre pays. En effet, le Gouvernement Basque et le Gouvernement Navarrais s'entêtent à imposer ces projets contestés à un moment où la construction de nouvelles lignes à Haute Vitesse est remise en question dans beaucoup de pays puisqu'il s'agit de projets ruineux et destructeurs. Parallèlement à l'action d’entartage, nous, les opposants, nous avons expliqué dans la salle les raisons d'une telle action, montrant des affiches, chantant en choeur des mots d'ordre contre le TGV et distribuant des tracts exigeant l'arrêt immédiat des travaux du « Y basque » et l'abandon du projet du couloir navarrais de la LGV, des infrastructures possédant un impact écologique, économique et social très élevé dans notre pays et caractérisées par un manque absolu d'information et de débat social, et refusant toute possibilité à la population de participer à la prise de décisions. « Dans tous les cas – avons-nous dit – les solutions doivent être cherchées dans une profonde transformation de la société actuelle, parce que la crise s'aggrave et il est évident que nous devons non seulement réduire et répartir « le gâteau », mais aussi et surtout en changer la recette. »

            A Toulouse, l'entartage se réalisa sans incidents, ayant été perçue, comme n'importe quel autre pays, comme une action humoristique de protestation n'ayant guère de conséquences légales. Il ne se produisit aucune intervention de la police ni des agents chargés de la sécurité de la réunion, de telle sorte qu'aucune détention n'eut lieu et, qu'après l'action, même les activistes ont pu donner une petite conférence de presse à l'extérieur pour expliquer les raisons de la protestation. Cependant, sur le territoire espagnol, le Gouvernement de Navarre fit publier immédiatement une déclaration de « condamnation » conçue avec des objectifs évidents de manipulation et de criminalisation politique des entarteurs anti-LGV, ce qui mena à la suspension de l'activité du parlement foral ainsi qu'à une démonstration de victimisation frisant le ridicule, pendant que, dans la rue, l'action donna lieu à une approbation certaine de larges secteurs de la population.

            En voyant la désinformation ainsi orchestrée par le Gouvernement de Navarre, nous, les personnes ayant participé à l'action, décidâmes rapidement de programmer une conférence de presse pour le jour suivant à Pampelune, afin d'exposer les tenants et les aboutissants de la protestation et ainsi démentir le caractère soi-disant « violent » de l'entartage, voulant montrer que cette forme d'action ne prétend en aucun cas occasionner des dommages physiques à la personne qui en a subi les conséquences, mais bien plutôt des dommages symboliques (en s'en prenant à son image; à l'autorité qu'elle représente). Mais, à peine arrivés à Pampelune dans la soirée du 28 octobre, les trois activistes du groupe furent interpellés dans la rue par la Police Forale alors qu'ils se rendaient à la conférence de presse. On leur indiqua que pesait sur eux une accusation d' « attentat à l'autorité » et on les emmena au commissariat. Mis en relation avec différents avocats, ces derniers manifestèrent leur étonnement quand on leur raconta les circonstances entourant les arrestations, celles-ci s'étant produites, apparemment, sans l'intervention des instances judiciaires du pays où avait eu lieu la protestation. Concernant les arrestations, on peut ajouter que le dernier, parmi les arrêtés, à avoir été remis en liberté, passa 22 heures en prison et dénonça le traitement reçu : on l'a en effet empêché de dormir pendant la nuit et on a obligé les détenus à laisser leurs empreintes ADN -présenté comme la condition sine qua non pour leur libération, alors que ce n'est ni obligatoire ni justifié dans un cas comme celui-là, puisque l'action était publique et que les arrêtés de préparaient à effectuer un communiqué de presse, également publique.

            Finalement, nos compagnons furent remis en liberté par la Police Forale qui les accusa de délit « d'attentat à l'autorité », transmettant en plus l'affaire à l'Audiencia Nacional espagnole. Cela prouve que la présidente de Navarre, Yolanda Barcina, bien qu'elle ait d'abord considéré, dans ses premières déclarations, que l'action des entarteurs anti-TGV était « un commencement très doux » de sa présidence à la tête de la CTP, n'a pas apprécié la « douceur » de notre protestation. Tant et si bien que, avec ce chef d'accusation, ce sont des peines possibles de prison qu'encourent ces trois personnes, et ceci dans le cadre d'un tribunal d'exception, devant lequel ils doivent comparaître le 16 novembre prochain.

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