La LGV n'en finit pas de provoquer des oppositions. (Photo DR)

LGV. L'entrée en service du réseau grande vitesse ne rendrait pas nécessaire la construction d'une ligne nouvelle côté français

Comment présenter une étude prospective fiable sur le trafic ferroviaire en Pays Basque sans prendre en compte les perspectives de l'« Y » basque en Euskadi ? L'association Nive-Nivelle, opposée à la création d'une ligne nouvelle à grande vitesse en Labourd, s'est posée la question.

Analyse faite de données fournies par le Gouvernement autonome basque dans le cadre d'une étude livrée en février 2008, l'association, présidée par Pantxo Tellier d'Urrugne (1), s'estime confortée dans son refus du projet de LGV entre Bayonne et la frontière.

« Incidence du nouveau réseau ferroviaire de largeur internationale sur le transport des marchandises au Pays Basque », tel était le titre de l'étude réalisée en Euskadi. Qu'en ressort-il ? Que l'« Y » basque est conçu pour couvrir avant tout les besoins de mobilité énormes existant d'une capitale de province à l'autre dans la communauté autonome d'Euskadi. Et que donc le fret n'aura droit qu'à la « partie résiduelle ».

Réseau mixte

La LGV d'Euskadi, rappelons-le, reliera les agglomérations de Bilbao et de Saint-Sébastien et Vitoria-Gasteiz à partir d'un noeud ferroviaire situé à Elorrio. 65 % du tracé sera en souterrain, le réseau ne sera pas réellement adapté à une autoroute ferroviaire. En vertu de quoi, pour Nive-Nivelle, le trafic de fret en provenance d'Euskadi n'aura pas une forte incidence côté français.

À l'horizon 2030 l'étude du Gouvernent basque prévoit que 22 trains voyageurs et 87 trains de marchandises franchiront quotidiennement la frontière en direction du Pays Basque français.

Selon Nive-Nivelle le trafic journalier actuel sur la ligne existante Hendaye-Bayonne n'étant « que » de 53 trains (22 frets, 15 TER, 16 TGV et Corail), la ligne existante, sous occupée, sera bel et bien capable d'absorber les flux en provenance du sud.

Retard

L'« Y » basque ne sera pas livré avant 2015, le chantier a pris du retard. Une des raisons serait liée à l'opposition que la LGV suscite dans une partie de la population d'Euskadi et aux menaces qu'ETA fait peser sur lui. Quoi qu'il en soit les travaux continuent.

(1) Pantxo Tellier d'Urrugne assure la présidence et Jokin Etxeverria la vice-présidence.

Auteur : Anne-marie Bordes