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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 11:08

 

 

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L'histoire de deux américains qui veulent créer le premier supermarché coopératif à Paris. | FlickR_zigazou76

 

M le magazine du Monde | 30.11.2014 à 11h28 • Mis à jour le 01.12.2014 à 10h13 | Par JP Gené

 

«Nous voulons créer dans le nord de Paris un lieu qui reflète nos idéaux en matière d'alimentation, d'agriculture et de commerce pour y faire nos courses.

Nous voulons pouvoir acheter des produits issus d'une agriculture pérenne, respectueuse des sols, de l'eau et du vivant.

Nous voulons que les personnes qui cultivent et transforment nos aliments soient rémunérées correctement et travaillent dans des conditions dignes.

Nous voulons vendre à prix bas, afin de permettre l'accès à des produits de qualité.

Nous voulons que notre supermarché soit à but non lucratif : ni actionnaires ni course au profit.

Nous voulons que notre coopérative soit un lieu d'échange et de partage. »


On ne peut que soutenir un tel manifeste qui, à première vue, s'apparente au rêve dans notre société marchande. Grâce à Tom Boothe et Brian Horihan, deux Américains qui se sont retrouvés à Paris autour de la bonne bouffe, ce rêve pourrait devenir réalité à l'automne 2015, quelque part dans le 18e arrondissement, aux abords du métro Simplon. Pour l'heure, jour de grève à la crèche, Tom Boothe garde son fils Jack dans le local de la Goutte-d'Or, première étape de ce supermarché coopératif - baptisé La Louve - sur lequel les deux hommes travaillent depuis plusieurs années. Leur modèle vient de Brooklyn (New York) où, depuis quarante ans, la Park Slope Food Coop fonctionne pour le plus grand bonheur de ses 16 000 membres. Le principe est simplissime. Le candidat - on ne dit jamais le client - à la coopérative achète 100 dollars ou 100 euros de parts qui font de lui un membre et lui confèrent droits et devoirs. Il peut ainsi acheter des produits de très bonne qualité beaucoup moins cher que dans le commerce, et, en échange, doit accomplir trois heures de travail bénévole par mois sur l'un des multiples postes d'un supermarché : caisse, nettoyage, réception des marchandises, comptabilité, etc. En réduisant les charges salariales à trois ou quatre personnes employées en plein-temps, la coopérative peut ainsi se permettre des prix de vente imbattables. Tom Boothe n'hésite pas à citer l'exemple des coopératives ouvrières nées après la Commune de Paris - telle La Bellevilloise, en 1877 - mais qui s'étaient éteintes à l'issue de querelles politiques. A La Louve, pas d'idéologie mais un subtil mélange, d'essence anglo-saxonne, entre idéalisme et pragmatisme. Coopérative alimentaire participative, elle fonctionne sur le même modèle que les crèches parentales. Tom Boothe insiste sur l'importance du travail en commun qui permet de tisser des relations plus sincères, d'avoir le sentiment d'être membre à part entière et de « mutualiser les angoisses comme les réussites ».


Si l'on en croit les responsables de Park Slope Food Coop, avec lesquels Tom Boothe et Brian Horihan sont en contact permanent depuis longtemps, le plus difficile sera peut-être de savoir quoi faire des bénéfices après investissement. La coopérative étant à but non lucratif, « il ne reste plus qu'à baisser encore les tarifs », plaisante-t-on au sein de celle-ci. Pour apprécier la puissance d'un supermarché, il existe aux Etats-Unis un indice mesurant le chiffre d'affaires annuel au « pied carré » (square foot) - chez nous, on dirait « au mètre carré ». Pour Whole Foods Market, chaîne de magasins bio haut de gamme, le chiffre d'affaires s'élève à 700 dollars / square foot / an. Il atteint 1 500 dollars / square foot / an chez Trader Joe's (la « taille » au-dessus en qualité et en variété), et il dépasse 8 000 dollars / square foot / an à Park Slope.


Avec de telles statistiques et un tel modèle, les promoteurs de La Louve sont relativement confiants, tout en sachant que l'ouverture du supermarché est encore loin. Sans campagne de promotion, 700 personnes se sont déjà portées adhérentes. « Le point d'équilibre devrait se trouver autour de 2 000 ou 2 200 membres », selon Tom Boothe. Nul doute que ce seuil sera vite atteint si la qualité des produits et le niveau des prix sont au rendez-vous. Plusieurs villes de province - Toulouse, Montpellier, Rennes, Bordeaux, Marseille, Nancy - ainsi que deux capitales - Oslo et Bruxelles - se sont déjà déclarées intéressées et ont pris contact avec La Louve. On attend son entrée dans Paris avec impatience. 


Selon les responsables d'une coopérative de Brooklyn, le plus difficile sera de savoir quoi faire des bénéfices après investissements, La Louve étant à but non lucratif


jpgene@.cook@gmail.com

 

image: http://s1.lemde.fr/image/2013/08/19/24x24/1100509682_4_da07_13769238452016-vignette-gene_61bd7c3a8bb97d205fb07838441141bf.png 

 


Carnet d'adresses

La Louve www.cooplalouve.fr
Maison des Associations du 18e
Boîte N° 4615, passage Ramey, Paris 18e



En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/m-styles/article/2014/11/30/la-louve-est-entree-dans-paris_4530347_4497319.html#a28UCaiHiIVStMgl.99

 

 


Source : http://www.lemonde.fr/m-styles/article/2014/11/30/la-louve-est-entree-dans-paris_4530347_4497319.html

 

 

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