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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 17:13

 

 

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Publié le 02/10/2014 à 06h00 par Thomas Villepreux


Le syndicat peut garder le centre hazpandar, choisir un autre site ou fusionner avec son homologue du Sud Pays basque.


Thomas Villepreux


Il est urgent d’attendre

Le syndicat Bizi Garbia est le deuxième acteur majeur de récolte, de valorisation et de traitement des déchets au Pays basque. Les agents récoltent environ 19 000 tonnes de déchets par an sur neuf communes en France (de Bidart à la frontière) et deux en Espagne (Urdax et Zugarramurdi). 50 000 tonnes de déchets peuvent être enfouies chaque année à Zaluaga Bi (St-Pée-sur-Nivelle). Pour le président du syndicat Bizi Garbia, Philippe Juzan, un rapprochement avec Bil Ta Garbi n’est pas à l’ordre du jour : « Nous allons attendre de voir comment le site de Canopia fonctionne pour évaluer son efficacité. Ce n’est qu’à l’issue de cette période de test que nous aurons un débat en interne sur cette question.


Aujourd’hui, la compétence de la récolte des déchets est entre les mains de nombreux acteurs sur le territoire de l’Agglomération Sud Pays basque. Cette dernière pourrait décider de gérer cette question au niveau communautaire. Mais elle a pour l’instant d’autres problématiques plus lourdes à gérer, comme celle du développement de sa compétence transport.


Au fil de leur parcours, nos déchets se dénudent. Ils cèdent leur part recyclable avant d'atteindre, parfois, un stade dit « ultime ». Les adeptes de la poubelle unique ignorent peut-être qu'en l'état, ces déchets ne sont plus valorisables. Et doivent être enfouis. À cet effet, le Pays basque dispose actuellement de trois centres de stockage : à Hasparren, Saint-Pée-sur-Nivelle et Charritte-de-Bas (1). Un dispositif à revoir.


Voilà pourquoi le syndicat de traitement des déchets Bil Ta Garbi, qui traite 160 724 tonnes de déchets par an (sur 202 communes), planche sur plusieurs hypothèses. Soit la vie d'Hazketa, le centre tant décrié (2) d'Hasparren, est prolongée. Soit l'abandon de ce site est acté au profit d'un nouvel emplacement, à déterminer parmi les cinq encore en lice (3). « Il s'agit de disposer d'au moins 30 hectares, tout en répondant à de nombreux critères tels que la proximité avec le voisinage ou le respect de la biodiversité », explique Martine Bisauta, adjointe au maire de Bayonne et présidente de Bil Ta Garbi.


Cinq lieux mystérieux

Pour l'heure, pas un mot sur ces cinq lieux. « Rien n'est encore tranché, note l'élue. N'allons pas mettre le feu au Pays basque en indiquant ces sites. » Il faut dire que le sujet demeure sensible. D'ailleurs, Martine Bisauta n'ignore pas qu'en remplaçant Hazketa par un nouveau centre de stockage, « on ne ferait que créer ailleurs un autre désordre écologique ».


Aussi, l'adjointe au maire de Bayonne ne cache pas sa préférence pour une troisième hypothèse : la fusion de Bil Ta Garbi avec le syndicat Bizi Garbia, son jumeau au Sud du Pays basque. Cette option, appuyée par la préfecture, permettrait « de réaliser des économies substantielles », d'après Martine Bisauta. Dans la zone élargie, elle impliquerait aussi un pré-traitement des déchets par le centre bayonnais de valorisation Canopia (Bil Ta Garbi). Et offrirait la possibilité au centre Zaluaga Bi (Bizi Garbia), à Saint-Pée, d'évoluer sur un plan écologique.


« Avec cette fusion, nous n'aurions plus besoin d'Hazketa », assure Martine Bisauta. Autrement dit, le président de l'Agglomération Sud Pays basque, Peyuco Duhart, est invité à convaincre « ses » communes d'accepter le transfert de la compétence « collecte des déchets » vers l'intercommunalité. Sachant que Bidart dépend de Bizi Garbia et que des villes du Sud sont affiliées à Bil Ta Garbi, l'affaire se complique…


Un an pour choisir

Néanmoins, les élus devront se décider avant fin 2015. « Nous n'écartons aucune option », assure Martine Bisauta. D'un côté, Hazketa pose problème. Mais croire que son démantèlement serait sans souci reste un mirage : « Il se chiffrerait en dizaines de millions d'euros et la réhabilitation du site prendrait 30 ans. » Aussi, la demande d'autorisation d'exploitation du centre hazpandar a été renouvelée… Au cas où (4). Ce malgré les réserves foncières identifiées ailleurs.


Reste le débat sur la fusion, dans lequel s'immiscera peut-être la politique politicienne. En attendant, il s'agit de convaincre du bien-fondé des actions menées. De 22 % de valorisation des déchets en 2004, Bil Ta Garbi devrait passer à 45 % en fin d'année et se fixe l'objectif des 70 % en 2015. De plus, le syndicat veut pallier le désengagement financier de l'État (attendu en 2015) en matière de traitement des déchets. L'idée ? Être retenu dans le cadre d'un appel à projet national, qui récompensera 20 territoires innovants. Réponse le 19 décembre.

 


(1) Le centre Mendixka est en service depuis lundi. (2) Élus et citoyens y sont opposés. (3) Rapport de faisabilité rendu en décembre. (4) L'avis de l'État n'est pas encore connu.

 


 

Source : http://www.sudouest.fr/2014/10/02/traitement-des-dechets-l-incertitude-1690149-4167.php

 

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