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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 09:46

 

 

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Les salles de contrôle devront être modernisées.US NRC

 

Le 25 février 2014 par Valéry Laramée de Tannenberg

 

Le gendarme du nucléaire américain se prépare à autoriser l’exploitation des centrales nucléaires pour une période supérieure à 60 ans. Une première mondiale qui ne sera pas gratuite pour les exploitants.


Les Français ne sont pas en avance. Alors qu’EDF et l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) se crêpent le chignon sur le passage à 40 ans de la durée de vie des réacteurs tricolores, les parties prenantes du nucléaire américain ont une vision à bien plus long terme. Dans un document récemment mis en ligne, la Nuclear Regulatory Commission (NRC, le gendarme du nucléaire US) s’interroge sur les possibilités d’exploiter des centrales plus de 60 années.


73 réacteurs déjà certifiés pour 60 ans 

Adoptée en 1954, la législation américaine fixe à 40 ans la durée de vie des centrales nucléaires. Soit le temps nécessaire à leur amortissement. Si les conditions, initiales, de sûreté sont toujours réunies au bout de ce laps de temps, le régulateur peut filer un rab de 20 années supplémentaires. Ce dont il ne s’est pas privé. Sur les 104 tranches en service[1]   outre-Atlantique, 73 ont déjà vu leur certification allongée de deux décennies. Et les experts de la NRC planchent sur 18 autres dossiers.


Début des examens: 2017 

Détail: la loi américaine autorise le renouvellement de 20 ans autant de fois que possible. Et cela tombe à pic. Car dès la fin de l’année, une vingtaine de réacteurs entreront dans la cinquantaine. Il sera alors temps de s’interroger sur la possibilité technique de les prolonger au-delà des 60 ans. Les premières demandes de renouvellement pourraient d’ailleurs tomber dès 2017, estime la NRC.


Un investissement lourd 

Ce passage pourrait toutefois s’avérer plus coûteux que le franchissement des étapes précédentes. D’une part, parce que, cette fois, il faudra probablement changer ou mettre à niveau des équipements lourds, tels les générateurs de vapeur ou le système de contrôle commande. D’autre part, parce que la NRC pourrait imposer aux exploitants des travaux de renforcement de leurs installations, comparables au noyau dur français. Le montant de l’addition (et de l’augmentation du coût de production du kilowattheure) s’annonce élevé.


Recherches en cours 

En 2012, le département américain à l’énergie (DOE) avait lancé un programme de recherche sur les conséquences techniques entrainées par un allongement supplémentaire de la durée de vie des réacteurs à eau légère. Ses réponses sont désormais attendues avec impatience, tant par les électriciens que par le régulateur.


40 ans, ce sera cher aussi en France 

Dans un rapport commandé par Greenpeace France, Wise estime les coûts du passage à 40 ans du parc électronucléaire français. En prenant plusieurs scénarios, le bureau d’études estime que, selon les niveaux de sûreté qui seront finalement imposés à EDF par l’ASN, le montant des devis devrait osciller entre 0,8 et 4,5 milliards d’euros par réacteur (il y en a 58). On est loin des 400 millions par tranche, calculés par EDF en 2008. Mais on reste très en deçà du coût d’un EPR: 8 Md€ pièce.


 

 [1]   Lesquels fournissent 20% de l’électricité américaine


 

 

Source : http://www.journaldelenvironnement.net/article/nucleaire-aux-etats-unis-les-centrales-vont-etre-eternelles,43259?xtor=EPR-9

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