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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 11:50

 

 

 

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07/11/2011


La pollution de dimanche n'est pas remise en cause par la Dreal de Pau, qui trouve "anormal" que l'alerte ait été donnée par un citoyen et pas par l'exploitation du groupe Sita Suez en charge du site

 

Officiellement, l'exploitant du centre de stockage Hazketa de la commune d'Hasparren aurait "procédé à la résolution de l'incident", selon les propos des gendarmes venus dimanche 6 novembre 2011 à 17h sur le site, après que des citoyens réunis dans le collectif Hazketa 2010 aient lancé une nouvelle alerte à la pollution.


Avec trois jours de pluie ininterrompue sur le Pays Basque nord, cette colline abritant divers zones de confinement de déchets dit "ultimes" (sans valorisation possible) n'a pas échappé aux averses, qui ont provoqué le débordement de la cuve de rétention des "jus de décharge", ces lixiviats composés de produits chimiques toxiques, de dioxine, de métaux lourds, d'azote et de phosphore que la réglementation française considère comme extrêmement polluants pour l'environnement.


Ce sont des volumes importants et à un fort débit qu'aura constaté l'un des membres d'Hazketa 2010 (collectif citoyen réclamant la fermeture de ce centre), prenant en photo notamment le déversement d'un torrent brunâtre (voir cliché) dans le ruisseau Hazqueta qui irrigue des surfaces agricoles en aval, charriant ce jour-là des amoncellements de mousses blanches.


Derrière la pollution incontestable d'un cours d'eau dûe à un "incident" sur le site exploité par le groupe Sita -Suez, subsiste sans doute un aspect bien inquiétant.


Celui de ne pas avoir la possibilité d'obtenir de réponse claire et satisfaisante sur un "phénomène non prévisible" liée la météo (malgré l'alerte Méteo France cinq jours auparavant), quand les systèmes de rétention de ce "jus de décharge" n'ont pas fonctionné, et que l'alerte au sous-Préfet, dimanche matin, aura été due à une vigilance citoyenne et pas à l'exploitant lui-même.


Ni M. Arambidhe, exploitant du centre Asketa d'Hasparren, ni la délégation régionale du groupe Sita Suez ("le spécialiste du déchet de sa valorisation à son élimination"), n'ont répondu à nos questions sur le sujet.


Un "incident" circonscrit "officiellement" dimanche 6 novembre à 19h ?


Une visite sur place permettait pourtant ce lundi matin à 9h de constater que les eaux brunâtres  issus de la décharge se jetaient toujours dans le ruisseau, porteurs de mousses moins importantes que la veille, mais tout aussi douteuses.


Deux versions "contradictoires" sur le volume de la pollution

De par sa conception (voir cliché), la rétention des lixiviats (qui dégoulinent des différentes zones de stockage de déchets ultimes) se fait dans un bassin équipé de pompes, permettant de re-diriger ce "jus de décharge" vers un système d'épuration situé en hauteur, et de valves de secours, permettant, en cas de volumes limites, d'en diriger une partie vers un second bassin versant, dit "bassin d'eaux pluviales".


Selon le fonctionnement "prévu", le débordement de ce 2ème bassin serait sécurisé par l'isolation totale des deux bassins.


Pour la Dreal à Pau (chargée du contrôle de l'installation), ce serait ce "2ème bassin" de recueillement qui aurait malgré tout débordé, entrainant effectivement "un rejet dilué de lixiviats et d'eaux pluviales" vers le ruisseau en aval, "dans des volumes et avec une toxicité non encore évalués".


"Inexact", rétorque le lanceur d'alertes Antton Amestoy, par ailleurs ingénieur chimiste, qui a photographié le bassin débordant des lixiviats (voir cliché), mais également le "2ème bassin", loin d'être rempli au moment du rejet comme on peut le constater sur cet autre cliché pris au même moment.


La pollution du ruisseau est donc dûe aux débordements extérieurs du 1er bassin, qui a directement contaminé le ruisseau sans dilution.


Deux versions "contradictoires" nourries d'un côté de la déclaration de l'exploitant industriel de la Sita Suez, et de l'autre d'un citoyen d'Hasparren qui, en juin dernier, avait déjà averti les pouvoirs publics sur des départs de feux au-dessus des zones de confinement du site.



Les questions sans réponses qui restent posées à Hazketa

Avec la fermeture du site du vendredi 16h jusqu'au lundi 9h, la question de la non-surveillance des lieux (aucun salarié n'y est d'astreinte durant le week-end) interroge dans ce cas de défaillances, quand les seules caméras de vidéo-surveillance sont pointées vers l'extérieur (et d'éventuels "gêneurs") là où elles pourraient sans doute être également déployées vers l'intérieur du site (et reliées à un système d'alertes).


Une instruction au niveau du CLIS (Commission locale information et surveillance) devrait permettre d'y voir plus clair, réagit Yves Boulaigue à la Dreal de Pau, qui estime "anormal que l'alerte ne vienne pas de l'exploitant" et qui trouve "parfaitement légitime de s'interroger sur la capacité de l'exploitant à répondre aux normes de surveillance et d'astreintes du lieu".


 

Source:http://www.eitb.com/fr/infos/environnement-et-science/detail/771058/hasparren--au-milieu-coulait-ruisseau-dechets-ultimes/

 

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